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Avant-Propos

D - Réalité, physique et perception

La réalité, autrement dit ce qui est réel, c'est ce qui est reconnu comme une certitude. Toute expérience perceptive est une réalité en soi. En terme de perception, l'expérience perceptive dans le moment présent constitue même la seule réalité objective. L'expérience perceptive que nous faisons du monde physique est une réalité perceptive parmi d'autres (émotions, raisonnements, idées, imagination, rêves). 

 

Pourtant, parmi nos différentes réalités perceptives, le monde physique est l'univers que nous désignons habituellement comme "LA réalité" parce que c'est une réalité partagée par tous.

 

Dans le cadre de la discernologie, nous envisageons les phénomènes physiques comme un domaine particulier de la perception, car ils sont considérés indépendants de l'esprit et qu'ils ont été définis à travers des processus scientifiques rigoureux, aussi objectifs et indépendants que possible de perceptions subjectives. C'est par ces méthodes que les sciences physiques ont connu des avancées considérables. Elles ont ouvert la voie à des progrès techniques évidents qui contribuent à légitimer la méthode scientifique et la raison.

 

De nos jours c'est à partir des sciences physiques que nous établissons la cosmologie académique dans laquelle de nombreuses personnes croient. Mais dans la perspective d'étudier les perceptions, un problème majeur de la physique est qu'elle se heurte toujours au mystère de la conscience : Comment le sens se produit-il dans la perception ? Comment l'activité des neurones faite de stimuli physiques se traduit-elle en expérience psychique vécue ? Autrement dit, comment passe-t-on du domaine physique à celui de l'esprit ? Et finalement, comment l'esprit intègre-t-il qu'il existe en tant qu'entité percevante ? (la conscience de soi).

 

Dans notre approche sémantique de la perception, le monde physique et la conscience ne sont pas imperméables, parce que nous considérons les phénomènes depuis l'intérieur de l'esprit percevant. Plutôt que d'étudier le processus neurologique perceptif (le "comment"), nous adoptons une posture métaphysique pour analyser son résultat, c'est-à-dire le produit psychique : le sens (le "quoi"). Nous nous situons donc au delà du mystère, en partant du constat que la perception de sens est une réalité irréfutable, tout comme on peut le faire dans la pratique de la philosophie ou des mathématiques.

Physique de la perception  ≠  Perception du physique

La discernologie n'est pas une approche physique de la perception, qui serait considérée à travers l'activité des neurones. Mais comme nous percevons des phénomènes physiques, leur interprétation dans l'esprit (traitement descendant de l'information) est liée à certaines de leur caractéristiques inhérentes au domaine physique (traitement ascendant). Les sciences physiques nous éclairent notamment sur les structures de l'espace-temps, dont on fait l'expérience dans la perception. C'est pourquoi nous allons nous appuyer sur quelques notions de physique vulgarisée, en particulier en ce qui concerne les dimensions d'espace-temps. En effet, pour identifier au sein de l'esprit les phénomènes physiques qui sont situés hors de la perception, le percevant qui observe la réalité extérieure doit être capable d'interpréter l'espace-temps physique. En produisant une projection du monde physique, l'esprit "comprend" les structures de l'espace-temps au sens étymologique ("com" = avec, "prehendere" = prendre, saisir, entourer) : il les a intégrées, il en dispose. 

La perception consiste à faire l'expérience de phénomènes ;

que ces phénomènes soient physiques ou psychiques,

ils se déploient tous dans l'espace-temps.

 

Nous affirmons que l'espace-temps est une structure commune

au monde physique et à l'esprit qui le perçoit. 

 

L'espace-temps est une pièce à double face :

une face physique et une face psychique. 

Notre démarche consiste à identifier des structures sémantiques communes à l'ensemble des domaines de la perception, en considérant l'espace-temps dans lesquels les phénomènes se déploient. Nous prenons généralement comme point de départ les phénomènes physiques, dont les structures sont rigoureusement établies. Par analyse sémantique, nous révélons différentes logiques opératoires de la perception. En l'état actuel des connaissances, ceci mettrait un temps bien plus long via une approche neurologique de la perception, pour un résultat hautement improbable.

 

Nous sommes habitués à considérer que "LA réalité" se déploie dans trois dimensions d'espace et évolue selon un temps linéaire. Mais les sciences physiques ont connu des avancées telles, qu'elles ont conduit à de véritables changements de paradigmes depuis un siècle : à l'échelle quantique les particules physiques peuvent être en état indéterminé, c'est-à-dire qu'elles peuvent être dans plusieurs états superposés, voire à plusieurs endroits en même temps. Ceci revient à ne plus concevoir le temps comme linéaire, mais plutôt déployé dans deux ou trois dimensions. C'est une pilule conceptuelle difficile à avaler. Pourtant l'étude sémantique révèle que nous manions couramment des phénomènes à plusieurs dimensions de temps dans le langage. Ainsi l'approche de l'espace-temps via le langage apporte un éclairage nouveau sur la physique contemporaine.

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A - Un monde, des perceptions

B - L'espace-temps signifiant

C - Une approche transversale : la discernologie

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I - L'espace-temps physique

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