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II - l'univers de la perception

A - La subjectivité des perception

2. De l'observation au discernement

Les processus de perception de la réalité physique sont constitués de deux grandes étapes. Dans un premier temps il y a la captation des signaux par nos sens corporels, tels que des couleurs ou des sons. À ce stade ce que nous percevons varie en fonction de notre situation, c'est-à-dire littéralement de notre point de vue, que nous nommerons point de perception pour éviter la confusion avec l'opinion ou la croyance. C'est en fonction de notre point de perception que se forme notre référentiel perceptif.

a. points de perception

a-points-de-perception

Voici une illustration connue de ce que sont des points de perception : Si on observe un cylindre par projection, en fonction d’où ils sont placés, certains voient un rond, certains voient un carré, d’autres peuvent voir un carré à angles arrondis, tout le monde est sincèrement convaincu de ce qu’il perçoit mais c’est seulement en adoptant plusieurs points de perception successifs qu’on peut véritablement figurer le cylindre. 

 

Notre étude ne porte pas sur les différences de perceptions d'un même phénomène depuis plusieurs points de perception générant des informations différentes. Nous étudions comment les perceptions diffèrent à partir des mêmes informations, depuis un même point de perception. 

b-discernements

b. Discernements

 

Après la captation des signaux, (traitement ascendant, déterminé par les caractéristiques des stimuli), nous interprétons l'information pour lui donner du sens (traitement descendant, influencé par les connaissances et expériences antérieures). Cette seconde phase du processus perceptif nous permet non seulement d’observer le monde, mais aussi d’en discerner différents aspects et de comprendre comment il est, ce qui s’y produit, de le traduire en idées et en mots et même de prévoir son évolution. Ainsi nous pouvons percevoir l’intensité physique d’une lumière, mais aussi l'intensité abstraite du sens d’un discours. Nous pouvons percevoir les qualités, la configuration ou l’état d’un objet. Nous pouvons percevoir des éléments complexes telles que des forces en action, des relations entre éléments, des structures fonctionnelles, nous pouvons percevoir des circonstances et nous figurer des valeurs morales.

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Voici une illustration de ce qu’est un discernement : En observant la figure ci-dessus, certains la perçoivent dans sa globalité, certains focalisent sur les arêtes, certains focalisent sur les sommets qui le constituent (points), d’autres considèrent la variété des aspects, mais pour eux la perception de chacun des aspects est vague, car superposée aux autres.

 

Selon quels aspects on en discerne, la figure est interprétée comme une entité, comme un ensemble de liaisons ou une structure régulière de points. Certains perçoivent la représentation d’un cube, d’autres voient uniquement un hexagone en deux dimensions. On ne peut pas considérer simultanément et nettement l’ensemble des aspects, car le discernement concentre l’attention sur l'aspect discerné.

C’est à cette seconde étape de la perception que se situe l’hypothèse discernologique : de la même façon que nous sommes pourvus de différents sens corporels de captation des signaux qui nous permettent d'obtenir différents types d'informations émanant de notre environnement physique, nous pouvons traiter ces informations de différentes façons :

 

Nous disposons de différentes intelligences de discernement.

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c. Les intelligences, des logiques opératoires

 

Une intelligence c'est une logique opératoire par laquelle le psychisme traite de l'information, discerne des phénomènes, accède à de la compréhension, perçoit du sens et produit des représentations. 

 

L'esprit dispose de différentes intelligences dont les logiques dépendent des structures dimensionnelles de l'espace-temps dans lesquelles elles se déploient. Elles sont réparties différemment chez chaque individu et peuvent varier dans le temps. Dans les sections ultérieures de notre étude, nous allons présenter les différentes amplitudes de discernement, puis décrire des mentalités et des typologies de personnalités en fonction des polarités de discernement. 

d. Gestalt, le sens et la forme réunis

 

Dans la perception, le fait de distinguer et d'interpréter un ensemble d'informations génère une signification qui s'ajoute et se superpose à l'ensemble. C'est ainsi que se produit le discernement d'un phénomène, qui est à la fois l'ensemble et le sens associé à cet ensemble, la forme et le sens réunis : la gestalt. On peut dire que lors du discernement d'un phénomène, l'ensemble d'informations et son sens sont intriqués. C'est pourquoi dans la perception :

 

Le tout est différent de la somme de ses parties. 

 

Dans le cadre de la discernologie, nous employons essentiellement le concept de gestalt aux ensembles et sous-ensembles dimensionnels. Par exemple, un cube (3D) est différent de la somme de ses surfaces (2D), de ses arrêtes (1D) ou de ses points.

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3 - Les limites perceptives de chacun

« Le bon sens c’est ce qui nous dit que la terre est plate. »

Albert Einstein, physicien

Chacun est persuadé d’être pourvu du « bon sens » c’est-à-dire de la capacité à juger ce qui est vrai ou faux, important ou négligeable. La plupart du temps, les raisonnements, les déductions et les choix que nous opérons sont fondés, ils sont le résultat logique basé sur l’observation que nous faisons du monde.  Pourtant les opinions diffèrent. Pourquoi ? Parce que nous ne considérons pas tous les mêmes choses, nos approches perceptives du monde et nos jugements sont fondés sur des points de perception et des logiques opératoires, des formes de discernement différentes.(3) Nous pouvons prendre conscience que nos facultés de perceptions personnelles sont limitées et que si nous voulons appréhender le monde de la façon la plus complète et la plus juste possible, nous avons besoin des points de perception et des interprétations des autres autant que des nôtres. Nous pouvons cesser de considérer nos différences comme des sources d’opposition et les appréhender comme des complémentarités potentielles. 

 

L’inconscience des limites de nos perceptions entraîne beaucoup de problèmes. Lorsqu’on veut se faire une idée de quelque chose, ignorer qu’il nous manque des informations peut nous conduire à une certitude erronée. Par exemple, on croyait que la Terre est plate. En faisant le tour de la Terre on a pu établir qu’elle est ronde. Ici l’apport d’information a corrigé l’erreur.

 

Mais l’ignorance des discernements est bien plus difficile à combler que celle des points de perception, car les discernements modèlent notre façon de penser, en menant à différentes interprétations des mêmes informations. Même en recevant davantage d’information sur un phénomène, on l’interprètera toujours de façon subjective. Ici l’apport d’information ne permet pas de corriger l’erreur :

Plus on reçoit d’informations, plus on tend à être convaincu de notre interprétation.

 

Ça rend souvent la compréhension mutuelle bien difficile, ou même impossible. C’est comme un dialogue entre un aveugle et un sourd, où chacun perçoit des aspects complètement différents d’une même réalité.

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> Section suivante : 

B - Percevoir dans plusieurs dimensions

+ Plan de la présentation :

Sommaire des Hypothèses

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